Indonésie

SANUR, les premiers pas…

Mardi 26 août, 6h41. Un taxi se gare devant chez nous. Mia ouvre la porte, pour la reclaper aussitôt. Pourquoi dire bonjour au chauffeur en lui assurant qu’il est au bon endroit? Dans la vie, ma fille ne s’encombre pas de futilités. Nous sortons et refermons la porte d’entrée une ultime fois, avant d’embarquer nos maigres bagages dans le coffre du minibus. Le chauffeur s’étonne de la singularité de notre demande : un aller-simple. Il est rapidement mis au parfum. Juste après avoir dépassé les grosses lettres jaunes d’IKEA, Ben réalise qu’il a oublié ses cartes bancaires. Un demi-tour est envisagé, une idée rapidement tuée dans l’œuf, car susceptible de mettre en péril notre timing, tiré au cordeau. Ma sérénité demeure conservée, au prix de quelques exercices de respiration profonde. Je relativise (l’un de mes plus grands talents, dans cette vie), nous aurions tout aussi bien pu oublier les passeports. Et là, mes respirations auraient été, pour le moins, saccadées.

Mercredi, après presque 24 heures de trajet et une escale à Abu Dhabi, nous atteignons Denpasar (Bali). Quel périple! Nous ne sommes pas mécontents de retrouver la terre ferme. En récupérant nos bagages, nous remarquons quelques lèvres anormalement pulpeuses. Nous sommes conscients que Bali est le berceau de nombreux « influenceurs » (réflexe nauséeux à l’évocation du terme) et qu’il nous faudra chercher l’authenticité. Heureusement, dès notre arrivée, la première impression est positive. D’emblée, je retrouve cette agréable sensation de familiarité. C’est pourtant la première fois. Mais il semblerait qu’il existe dans ce coin du monde quelque chose d’universel : les odeurs épicées, la végétation luxuriante, la chaleur moite… Et puis, peut-être ici encore plus qu’ailleurs, les sourires francs, spontanés, éclatants. Notre taximan se trompe d’hôtel. Là où nos cerveaux d’occidentaux verraient une perte de temps (et de rentabilité), il voit une bonne raison de se fendre la poire. Il éclate d’un rire communicatif, qui donne le ton. Et qui ravive l’espoir de la rencontre d’un peuple solaire et accueillant, à la hauteur de sa réputation.

Sanur, petite ville côtière à l’atmosphère familiale, constitue notre première halte. Nous y restons quelques nuits, le temps de digérer le trajet et de nous acclimater. Alors que nous espérions être au bout de nos peines, Mia tombe dans les pommes jeudi matin, dans la salle de bain. Elle s’ouvre la lèvre en heurtant le porte-essuies. Un passage à l’hôpital s’impose, ce qui nous l’espérons, ne deviendra pas une habitude. Les causes de ce malaise restent nébuleuses. Fatigue, déshydratation… Who knows? Du repos est recommandé pour cette petite battante. Bouche enflée, elle semble plutôt satisfaite de son apparence. « Tu vois maman, pas besoin d’une piqûre pour avoir de grosses lèvres! »

Il est possible de louer un scooter à la guesthouse pour nos déplacements, au prix de 4 euros/jour. Face à cette somme pourtant modique, Ben ne peut s’empêcher de se transformer en marchand de tapis. Tentative de négociation infructueuse. Avec Yann, ils sont ravis, je cite, de foncer en sentant le vent fouetter leur visage. Je n’ai pas encore trouvé l’audace de conduire cet engin. Se rappelle à mon bon souvenir ma bien-aimée mobylette, héritage familial, symbole à la fois d’indépendance et d’inconscience parentale. J’en connais une, au prénom composé, qui va pouffer en lisant ce paragraphe. En sortant de notre ruelle, nous croisons un enfant de 7 ans qui véhicule, tranquille, ses petits frères en deux-roues. Un pied de nez à mon manque de témérité.

Pour l’instant, nous optons donc pour un style de transport « local », qui consiste à nous entasser tous les quatre sur le minuscule scooter de location. Pour des trajets qui ne sont pas trop longs ni ambitieux, ça passe! Cela nous permet, notamment, d’aller nous régaler sur un marché de nuit, aux airs de gare désaffectée, loin de l’atmosphère attrape-touristes de la plage.

De Sanur, nous retiendrons les cerfs-volants géants, ainsi que les offrandes de fleurs sur le seuil des habitations. Je tiens à dire aussi, puisqu’il s’agit d’un espace de vérité, que ce début de voyage n’est pas tout rose (ni tout noir). En effet, la période pré-départ ayant été tellement intense, c’est assez déstabilisant de passer aussi abruptement de « tout » à « rien » . L’état physique de Mia n’étant toujours pas optimal, nous avons décidé de modifier nos plans. D’autant plus que Yann commence lui aussi à présenter quelques symptômes du « Bali belly » . Plutôt que de nous rendre directement sur l’île de Nusa Penida, nous prolongeons notre séjour sur Bali. Rien n’est figé, c’est le propre de l’aventure. Haut les cœurs et cap sur Ubud !

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27 commentaires

  • Julie Lemaire

    Un début de périple déjà marqué par des petites péripéties (sans gravité) 🙃😇
    Profitez à fond de Bali en pensant à moi à chaque découverte… tu sais pourquoi ma Margotte 🥰🥺
    Gros bisous à vous 4 🫶🏼😘

    • M-A

      Coucou les chéris! Disons que vous entrez en force dans le vif du sujet! Bon, comment va Mimi? Elle n’a plus eu de malaise? Et Yann? Vous avez du charbon actif à lui donner? Hyper efficace dans ce genre de situation… Courage, ce n’est qu’une question de patience, le temps que tout le monde s’acclimate…Et ces cartes de banques finalement?? 😅 J’ose imaginer la tension dans le taxi au niveau de chez Ikea 😅! Soutien au marchand de tapis qui pourra probablement mettre mieux à profit ses talents dans des endroits plus reculés 😉. Celle au prénom composé à bien pouffé et, si je peux me permettre, ne sois pas pressée d’avoir l’audace enfourcher un de ces deux roues, même si tu n’as pas 7 ans!! 🥰 Par contre, je veux bien une petite photo de vous 4 sur le scooter, à la balinaise… Merci pour ce récit si bien écrit (ce voyage et ce blogs seront peut être le tremplin pour concrétiser un rêve, une passion…??!) et qui me fait presque voyager avec vous, dans de doux souvenirs d’air chaud et humide, de circulation dense, de sourires accueillants, d’odeurs alléchantes dans les rues à toutes heures, d’offrandes de fleurs partout… 💕 Bisous et rendez-vous à Ubud!

  • Charlotte Ferrara

    Ca me rappelle des souvenirs tous ces noms de villes et lieux et le fait de se sentir chez soi dès son arrivée. Les Balinais ont le cœur sur la main. Leur simplicité, authenticité, respect envers les autres et j’en passe. Profitez de tout ce que ce peuple peut vous offrir et apprendre. Et courage pour tous les petits maux qui j’espère seront vite derrière vous 😘

    • Margot

      C’est génial de rappeler des souvenirs à ceux/celles qui sont déjà passés par ici, et c’est prometteur pour la suite, car les Balinais semblent faire l’unanimité!

  • Audrey Baguette

    Après qq lignes j étais déjà prise dans l’histoire, les personnages ont l’air super sympa 😜 On retrouve bien ta plume du voyage précédent et cette façon accrocheuse de nous raconter ton histoire. Belle suite d aventures, prenez le temps de tout et profitez comme vous savez si bien le faire. Bien vite la suite. Bisous ma poule.

  • Cha Bon

    Que j’aime te lire et vous imaginer ! Merci pour ce début de partage, je suis déjà passionnée par vos récits et ta plume authentique. Rien n’est jamais tout rose, je vous souhaite plein de douceurs pour les prochains jours 🫶.

  • Tom & Family

    Je commence à lire et me dis : « Ouf c’est bien long… » mais happée par le récit et l’envie de suivre vos épopées, je délaisse 2 minutes mon ordi et prends le temps 😉 Chouette de vous lire ! Ce sera mon rdv évasion du lundi matin 🤩😉 Voud alliez chercher le lâcher prise et cela semble bien parti ! Biz à vous 4 et j’espère que vous serez vite en pleine forme !

  • Olive

    Salut les chéris !

    Lecture en binôme pour Olive et moi ; j’y vois la possibilité d’un rituel sympa pour les prochaines semaines ! En tout cas, vos mots et vos photos sont (déjà) attendus !

    Se poser après toutes les émotions et les tous les chamboulements des dernières semaines semble une nécessité. Le temps s’offre à vous: vous saurez comment le savourer. Epices, cerf-volants, sourires, robes colorées, lieux verts et désuets: quel beau premier bain pour vos sens. A distance, je kiffe, moi aussi !

    Bisous, les choux !

  • Anne-laure Droeven

    Quel plaisir de te lire. J’ai l’impression de refaire le voyage avec vous. J’aimerais quand même te voir aux commandes d’un scooter. Surtout à Ubud. 😂 Quand tu y seras, tu comprendras pourquoi. Un trafic sans nom, une agitation de tous les dieux, des odeurs fortes ……. mais une ville qu’on oublie jamais. Vivement pouvoir lire la suite de votre séjour. 🥰

    • Margot

      Hahaha, je suis à Ubud, j’ai très clairement compris ce que tu voulais dire. Je trouve que cette ville vaut le détour, sans qu’on sache réellement expliquer pourquoi. La suite s’annonce plus nature 😉 Biisou

  • Cornet Brigitte

    Plaisir de te lire, de vous voir, Margounette de mes tripes !
    J’espère que Mia va mieux et que les estomacs s’acclimatent petit à petit 🙂
    Tendresse du Sud Corse, ma Pitchoune !
    Bisous à toi et tes trésors !

    • Margot

      Plaisir de recevoir tes mots, ma Brijou! Bien réceptionnés, d’un bateau en Corse à la forêt sacrée des singes d’Ubud, il n’y a qu’un pas 🙂 Tendresse

  • Frans

    Cc les Voisins.
    Vous nous avez donné l’envie de retourner dans ce petit paradis découvert il y a 21 ans lors de notre voyage de noces.
    Profitez un max de la sérénité balinaise, sans doute la destination idéale pour débuter votre aventure.
    RAS à Bolland.
    On vous embrasse.

  • Tossings

    Coucou les amis. Un bonheur de voyager avec vous. Juste un peu inquiète pour le malaise de Ben. J’espère que les enfants apprécient cette grande aventure. À bientôt et gros bisous d’Espagne à vous 4.

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